Voici une traduction de l'article de Stephen Shankland évoqué plus haut.
17 janvier 2008, 11h41 PST
Panoramas et HDR dans la ligne de mire d'Adobe Lightroom
Posté par Stephen Shankland, traduit par pinbeu
Bonne nouvelle pour les passionnés de photo qui souhaiteraient utiliser Photoshop Lightroom pour la photo HDR (High Dynamic Range : grande gamme dynamique, ndt) et pour la création de panoramas : Adobe System étudie ces fonctions, même si elles ne font pas forcément partie du programme de développement principal.
C'est la déclaration de Kevin Connor, le directeur supérieur de la gestion de production d'images numériques professionnelles, et du comité exécutif qui supervise Lightroom, Photoshop et le format négatif numérique (DNG). J'ai parlé avec lui mercredi au cours du Macworld trade show ici à San Francisco.
Connor est très au fait de ces deux domaines de la photographie numérique, qui évoluent très rapidement. La photographie à haute gamme dynamique (HDR) combine différentes expositions d'un même sujet dans une seule et unique image qui couvre mieux l'étendue des tons foncés et des tons clairs ; un bon exemple est la photo de l'intérieur d'une cathédrale qui présente à la fois des vitraux très lumineux et des arches sombres. Les vues ultra-larges, plus connues sous le nom de panoramas, sont étudiées depuis quelques décennies, mais la possibilité d'assembler des images numériques – par exemple avec la nouvelle fonction Photomerge de Photoshop – a donné un nouveau souffle à cette dimension de la photographie.
On est en droit d'être optimiste sur le support de l'HDR et la création de panoramas dans Lightroom, mais gardez vous d'être trop à l'affût. Selon Connor, tous deux sont dans le collimateur de Lightroom, mais il a pris soin de ne rien promettre et n'a précisé aucune date.
Concernant l'HDR, il a déclaré : "C'est assurément une chose à développer. Je ne sais pas quand. A terme, les appareils photographieront en HDR. A terme, Lightroom saura le gérer."
Quant à la création de panoramas, il a déclaré : "On peut argumenter en sa faveur. Il s'agit plutôt de recréer une scène que de créer quelque chose qui n'était pas là en premier lieu."
La vision de Lightroom
Ces affirmations, bien que modérées, illustrent la philosophie d'Adobe avec Lightroom. A la différence du traditionnel Photoshop, Adobe envisage de faire de Lightroom un outil permettant de tirer le maximum de l'image enregistrée par l'appareil au moment de la prise de vue.
Lightroom peut bien sûr altérer une photo avec des effets spéciaux, mais Connor déclare : "Nous voulons absolument continuer d'optimiser ce que vous avez vu au moment où vous l'avez photographié".
Pour cette raison, Lightroom est principalement conçu pour travailler avec des images brutes – les fichiers directement issus du capteur de l'appareil, sans le traitement embarqué qui délivre le format JPEG, plus limité mais néanmoins commode. L'opération centrale de Lightroom est le développement d'un certain nombre d'images brutes en produits finis, mais l'application permet également de cataloguer et de décrire des photos, de les imprimer et de les partager sous forme de galeries sur Internet.
Photoshop, en revanche, ne permet pas seulement l'édition mais aussi toutes sortes de créations originales, de la composition de plusieurs images à une esquisse ou une toile de peinture numérique, d'élaborer des effets visuels sur du texte. Une autre différence : Photoshop présente une myriade d'options d'édition à tout moment, alors que l'interface de Lightroom est étudiée pour suivre le flux de travail du photographe, à savoir l'importation, l'édition et l'exportation.
Une des notions clés de Lightroom – et une autre différence majeure avec Photoshop – est l'édition non destructive. Non seulement dans Lightroom chaque ajustement est réversible, mais l'application garde une trace de tous ces changements et les enregistre sous forme de métadonnées associées au fichier image. Cela signifie la préservation de l'image brute sous-jacente mais accompagnée d'instructions comme son recadrage, l'ajustement de ses tons et l'accentuation de ses contours.
Le challenge SDK
Cette philosophie non destructive représente un gros défi pour Adobe : comment concevoir un kit de développement pour Lightroom (SDK : Software Development Kit ou Servlet Development Kit, ndt). Les kits de développement permettent la création d'extensions apportant de nouvelles fonctionnalités à l'application de base. En effet, la grande gamme de plugins tiers pour Photoshop illustre bien la valeur de cette approche.
Adobe a réalisé un kit de développement bêta avec une envergure très limitée mais prévoit, selon Connor, de l'étendre. Le dur choix auquel la compagnie fait maintenant face est le suivant : quelle importance accorder à la construction d'un kit par rapport à la création de nouvelles fonctionnalités ?
Connor affirme qu'un kit pour Lightroom est plus épineux qu'un kit pour Photoshop car ce dernier peut accepter un filtre qui modifie de façon permanente une image. Les plugins de traitement d'image sont "plus compliqués dans Lightroom car l'application est non destructive", et les filtres doivent être appliqués et réappliqués en temps réel au fur et à mesure des nouveaux ajustements.
De plus, du fait que les ajustements sont placés sous forme de métadonnées, Connor explique qu'il y a le risque qu'une image éditée avec un plugin sur une machine paraisse différente sur une autre machine dépourvue de ce plugin, si tant est qu'elle puisse même être affichée.
Adobe a commencé à développer Lightroom (sous le nom de code Shadowland) entre la sortie de Photoshop 7 en 2002 et Photoshop CS en 2003. Mais la première entreprise à avoir porté sur le marché un tel produit est en fait Apple, avec son logiciel Aperture.
Connor raconte qu'Aperture a dopé le développement de Lightroom : "L'état d'urgence a été levé. Nous ne voulions pas que les gens pensent que nous ignorions le marché ou que Lightroom était juste une réponse".
Adobe a choisi de travailler selon une approche très progressive, en sortant de nombreuses versions bêtas, puis une version 1.0, 1.1, 1.2 et plus récemment, 1.3. A chaque mise-à-jour, des fonctionnalités significatives ont été ajoutées, ce qui me laisse supposer que cette version 1.3 est peut-être mieux pensée que la réelle 1.0.
En effet, les choses semblent un peu plus posées maintenant et Connor a suggéré que l'intention d'Adobe était maintenant tournée vers des mises-à-jour plus substantielles. (Il n'évoquera surtout pas une version 2.0 et encore moins une date de sortie, mais vous pouvez être sûr que c'est en cours de préparation.)
"Je n'exclue pas une mise à jour 1.5", déclare Connor, "mais je pense que nous avons le gros de ce que nous voulions avec les mises à jour".