Ca ne va pas faire avancer le débat, mais je trouve que ce que propose LR pour corriger les AC (aberrations chromatiques) m'est largement suffisant.
Si les curseurs ne suffisent pas, j'utilise l'option au dessous "éclaircir les contours" ou "éclaircir tous les contours".
Les AC sont le résultat d'une décomposition du spectre de la lumière incidente et d'une re-focalisation imparfaite.
Il apparait donc des "franges" colorées principalement du côté lumineux des frontières entre des zones sombres et des zones très lumineuses. La présence de franges rouges et cyan (respectivement la plus longue et la plus courte des longueurs d'onde du spectre) est généralement observée.
Les AC proviennent de la (non-)qualité optique du système de lentilles d'un objectif.
Physiquement, le point focal dépend de la longueur d'onde de la lumière incidente.
Mais ce n'est pas tout...
Il existe également une autre catégorie d'AC qui, toujours dans les zones de forte transition clair/sombre, se traduit par l'apparition de franges "violettes". Il s'agit ici d'un phénomène lié au capteur et non plus à l'objectif. En effet, ce sont ici les zones très lumineuses qui ont tendance à "éclabousser" de lumière les pixels qui sont juste à côté dans la zone sombre.
Pour ma part, cette catégorie mise en avant par DxO me laisse sceptique. A mon sens, il ne s'agit que d'une sous-catégorie de la précédente, mais pas d'un phénomène uniquement lié au capteur comme le soutien DxO (il est vrai que le capteur aura tendance à amplifier le phénomène - mais il est évident que ces franges violettes existaient du temps du film argentique).
Les AC dépendent de plusieurs facteurs :
- leur position radiale sur l'image par rapport à l'axe optique (x,y) (il y a moins d'AC au centre que sur les bords)
- la focale de l'objectif si c'est un zoom (f) (une focale courte donne généralement plus d'AC)
- l'ouverture du diaphragme (o) (un diaphragme fermé génère moins d'AC)
Il faut donc cartographier les AC d'un objectif donné dans quatre dimensions (x, y, f, o). Je doute que DxO propose une cartographie de correction selon ces quatre dimensions pour chaque objectif. Mais pourquoi pas...
Essayons maintenant de comprendre comment on peut corriger les AC.
Tout d'abord, il est impossible de refocaliser ce qui ne l'était pas sur le capteur au moment de la prise de vue (c'est un peu comme si l'on cherchait à recréer l'effet d'un polarisant sur les reflets métalliques uniquement en post-traitement).
La seule possibilité est de détecter les zones de forts gradients lumineux et de superposer la couleur complémentaire à la frange visible, à quelques pixels de distance de la zone de transition et du côté lumineux.
Là où je rejoins Gilles, c'est que même si on peut entièrement caractériser les AC d'un objectif, en lumière incidente parallèle par exemple, il est impossible de prévoir si les zones de fort gradient seront sur l'axe ou près des bords (demandant donc une correction différente), il est impossible également d'être toujours dans les conditions lumineuses de la caractérisation sur le plan de la géométrie de la lumière incidente et pour finir, on sait que les gradients peuvent être plus ou moins forts et donc les franges plus ou moins intenses.
Difficile d'automatiser dans ces conditions....