Salut C_Lucien
Je partage très largement tes commentaires. Je suis par contre réservé sur l'expression "couteau suisse". Dans mon esprit un couteau suisse est effectivement un outil à tout faire, mais d'une part c'est un outil très rustique comparé à des outils spécialisés, d'autre part il n'y a aucun lien entre les différents outils (tire-bouchon / lime à ongles par exemple); je le vois plutôt comme un outil de dépannage. LR au contraire me semble d'une part être un outil de très bon niveau (les tirages que j'obtiens avec LR sont au top pour peu que les clichés soient de qualité) et surtout, d'autre part, LR n'est pas une simple juxtaposition d'outils, mais un gestionnaire de flux de travail (workflow pour grosloulou
), c'est à dire qu'il organise et structure tout le travail du photographe. Pour moi c'est sa première qualité et à ma connaissance, depuis la disparition de Aperture, il n'a pas de réel concurrent sur ce plan.
Grosloulou appelle la communauté des utilisateurs de LR à secouer Adobe pour qu'il repense son outil. Allons y !
Pour moi la priorité serait de réécrire complètement LR, car je suis convaincu que le logiciel est assez mal écrit et utilise des outils probablement obsolètes aujourd'hui. Le résultat est une consommation de ressources tout à fait anormale pour un logiciel de ce type. Le manque de fluidité est à mes yeux le principal défaut actuel. J'ai bien peur que pour réécrire LR, Adobe ne doive abandonner la fausse bonne idée de l'enregistrement du scénario de développement tel qu'il est aujourd'hui.
Pourquoi "bonne idée" : parce qu'a priori l'idée de partir à tout instant de l'original et de lui appliquer l'ensemble des actions de développement comme un script est géniale : tout est réversible, la souplesse est infinie, aucun risque de confusion avec des copies intermédiaires dont les utilisateurs de PS ou autres encombrent leur PC
Pourquoi une "fausse bonne idée" : parce que a posteriori, si l'idée fonctionne très bien pour les actions simples (en particulier les actions globales) elle nécessite une puissance de traitement très excessive lorsque les actions deviennent complexes, en particulier tout ce qui relève de la retouche locale. C'est là que ça commence à ramer sérieusement et que si on ne possède pas une ordinateur survitaminé, ça devient galère. C'est d'autant plus vrai que la course aux pixels a considérablement alourdi les fichiers à traiter. De ce point de vue l'apparition des aperçus dynamiques a été un très gros progrès, mais il est fastidieux et pas du tout naturel de déconnecter volontairement son DD lorsqu'on travaille sur un ordi fixe. A titre de comparaison PS avec ses calques est bien moins consommateur de ressources, mais travailler de manière non destructive avec PS est beaucoup plus contraignant et risqué.
Il me semble donc qu'Adobe devrait bien sûr conserver le principe du développement non destructif, mais en le concevant sur d'autres bases, qui éviteraient de devoir en permanence rejouer tout le script; probablement en stockant plus d'états intermédiaires de la photo, comme le fait PS avec ses calques, au moins pendant la phase de développement, afin de garantir le wysiwig sans nécessiter un processeur et une RAM surdimensionnés.
Le second point à repenser complètement est la seconde "fausse bonne idée" de LR : le catalogue. Je le cite en second car personnellement il ne me pose pas problème, mais ayant fait beaucoup de formation à LR j'ai vu à quel point ce concept de catalogue est abstrait pour beaucoup de photographe et transforme pour eux LR en cauchemar. Je ne sais pas s'il faut supprimer purement et simplement le catalogue et enregistrer directement les métadonnées dans le fichier xml, mais ce qui est certain -selon moi- c'est qu'il faut abandonner le principe de l'importation est permettre à LR de travailler directement dans les dossiers de l'ordinateur comme un bête explorateur de fichier (ou Finder). Le fait que le pseudo-explorateur de dossiers de LR ne montre pas la totalité des dossiers et de leur contenu est une abstraction à laquelle beaucoup de photographes ne s'habitueront jamais. Or l'on peut être excellent photographe sans être informaticien !!! Le très basique Picasa, qui utilise aussi un catalogue sans le dire, fait cela bien mieux que LR.
Enfin bien sûr il faudrait que LR soit basé sur le cloud et que l'appli locale en soit dérivée et non l'inverse. Mais ça, j'ai l'impression que Adobe est en train de le faire.
Peut-être suis-je en train de décrire Nimbus