Certes, arrêter la plage tonale prés du bord est une erreur, c'est pourtant ce que demandent les imprimeurs, sinon le résultat visuel est une cata.
Non non, on peut décaler le niveau de sortie du noir vers le 5 pour imprimer en jet d'encre, et uniquement dans ce cas. Cela évite de noyer le papier d'encre, et d'avoir une cassure de ton visible au pied de la courbe. Cassure de tons d'autant plus visible que l'on aura utilisé la pipette pour faire un point noir mal placé (c'est à dire sur un noir pur, parce que trop souvent, on le place dans le pied de courbe, alors qu'il n'est pas noir pur, parce qu'à l'écran, ça fait plus joli, mais on perd déjà beaucoup d'informations dans les gris très foncés. C'est dommage...)
Pour l'imprimerie offset, on utilise les profils de conversion CMJN en fonction du papier utilisé, et du taux d'encrage (le TAC) autorisé : en général (mais comme toujours, il y a des exceptions !)
360% pour du papier couché brillant
300% pour du papier non couché
280% pour du papier non couché sur presse rotative
ainsi, euroscale coated V2 a un tac à 360, mais il y a aussi un eurscale coated V2 300, avec un tac à 300%. Iso uncoated V2 a un TAC à 300, et est destiné au papier non couché.
et encore, on trouve aussi du papier couché mat.... chaque profil CMJN a son TAC, on n'a donc pas à décaler le niveau d'entrée du noir. Par contre, la trame pourra influer sur le niveau de noir.
Tout ceci explique à mon sens pourquoi on ne peut faire de soft proofing dans Lightroom :
c'est un soft de traitement d'image basé sur le RAW, qui ne travail pas dans un espace colorimétrique donné, mais utilise un moteur de rendu l*a*b*, basé sur le RVB des capteurs. C'est pourquoi il ne gère pas le CMJN, et le soft proofing se justifie pour l'épreuvage écran d'une conversion CMJN, avant d'envoyer une photo à l'imprimeur, ou pour un épreuvage matériel, pour simuler sur son imprimante une sortie offset (très délicat). Or, le soft proofing est l'ultime opération avant impression, et c'est l'imprimeur, éventuellement l'infographiste, qui le fait, parce que toute la chaine de traitement de l'image se fait en RVB uniquement, la conversion CMJN n'étant pas du ressort du photographe, mais de l'imprimeur, qui connait son papier, ses encres, et ses machines, et qui pourra jouer sur la trame pour influer sur le niveau de noir, en traitant une photo n&b avec une trame à 150 au lieu de 175.... et tout ceci est du ressort de Photoshop, qui depuis sa version 6 gère les profils colorimétriques.